Malgré les revirements ministériels, les consignes contradictoires et la grande confusion qui a régné, la communauté éducative a tenu à rendre aujourd’hui un hommage digne de ce nom à Samuel Paty, y compris parfois en étant contraints de recourir à la grève. Les personnels sont en colère car c’est pour faire dignement fonctionner le service public d’éducation qu’ils ont dû recourir à la grève ! A travers cet hommage, les personnels et les élèves ont dit ensemble leur émotion, leurs pensées en direction de la famille et des proches de leur collègue, et aussi qu’ils n’oublieraient pas qu’un professeur a été assassiné lâchement pour avoir exercé ses missions. Les personnels ont prouvé aussi qu’il fallait préparer collectivement la façon de s’adresser aux élèves, de trouver les mots pour leur permettre de s’exprimer afin de s’approprier les notions complexes de laïcité et de liberté d’expression qui permettent le vivre ensemble. Cet attentat pose des questions lourdes qu’il convient de traiter sur le fond. Le ministère n’a pas permis aujourd’hui à tous les personnels de se réunir pour préparer cette journée et faire remonter leurs besoins en termes de protection et de formation, ces besoins devront être recueillis et traités par des réponses d’ampleur.
Plus que jamais le rôle de l’éducation, celui de l’émancipation des individus, celui de la construction du vivre ensemble est apparu comme essentiel. Ce rôle se poursuit en dépit du contexte sanitaire et des difficultés qu’engendre le risque épidémique. Le soutien du pays aux enseignants s’est manifesté, il doit se traduire par des mesures et une véritable revalorisation des métiers de l’éducation. Le refus de mettre en œuvre des conditions sanitaires véritablement protectrices, en particulier en organisant des petits groupes d’élèves, témoigne une fois de plus que ce n’est pas l’optique du Ministre, il faut que cela change. Les personnels souhaitent continuer à accueillir les élèves mais exigent pour cela des conditions sanitaires véritablement protectrices, ce qui implique le recrutement d’urgence de personnels d’entretien, de vie scolaire, et d’enseignement, en particulier pour alléger les effectifs.
La FSU exige que le ministre entende enfin les personnels sur leurs revendications : revalorisation de tous les métiers, amélioration et sécurisation des conditions de travail, respect des missions.
La FSU appelle les collègues à poursuivre les mobilisations engagées aujourd’hui, elle proposera un cadre d’action intersyndical pour faire entendre la voix des personnels de l’éducation.
Voir ici le nouveau protocole pour la reprise du 2 novembre