Ce matin à 6h, le Marais, squat d’habitation et de convergence des luttes ouvert depuis un an et demi à Caen, a été pris d’assaut par un important dispositif policier.

Plus de 250 membres des forces de répression ont été mobilisés pour expulser ce lieu, symbole de la lutte pour l’accueil solidaire de toutes les personnes en exil.

250 c’est aussi le nombre de personnes qui vivaient au Marais et sont aujourd’hui sans solution de logement pérenne, et ce à une semaine de la trêve hivernale.

Au moment de l’intervention, la plupart des habitant.e.s avaient fui le lieu par peur de la police. Seules 70 personnes étaient encore sur place, dont une vingtaine d’enfants. À leurs côtés, près de 80 soutiens s’étaient mobilisés. • Raid, Bac, gendarmerie mobile ; fusils d’assaut, chiens et menottes, voilà comment ont été évacuées les personnes qui s’étaient réunies dans les bâtiments pour protester contre l’expulsion.

Après avoir séparé les habitant.e.s de leurs soutiens, les services de la Préfecture les ont parqué pour les trier. On les a ensuite réparti.e.s dans des bus pour être envoyé.e.s vers un hébergement temporaire de quelques nuits tout au plus.

Au moins 8 personnes ont été placées en retenue administrative. Deux d’entre-elles sont déjà emprisonnées au Centre de Rétention Administrative de Rennes. D’autres qui avaient fuit avant l’intervention de police, sont parties vers des centres d’accueil de jour, mais n’ont nulle part où dormir ce soir.

La préfecture se vante d’assurer la « sécurité » des personnes en évacuant le Marais, mais elle ne dit pas que seule une soixantaine de personnes auront droit à un logement provisoire, pour 3 nuits maximum.

Ce soir et dans les jours à venir, ce sont donc près de 250 personnes qui rejoindrons les dizaines d’autres dormant déjà à la rue – dont de nombreux enfants – ce malgré les autres squats encore ouverts sur Caen.

La préfecture a beau se féliciter de la réussite de l’opération, dans les esprits, elle a déjà perdu, et continuera de perdre.

Contrairement à ce que pense la préfecture, le Marais est bien plus que 3,2 hectares de terrain. C’est un lieu qui se vit entre les gens qui y ont habité et s’y sont mobilisés.

C’est un lieu qui a ancré les solidarités bien au-delà des milieux militants que vous vous obstinez à criminaliser.

Nous vous laissons en compagnie de ces quelques murs dont vous ne comprendrez jamais l’histoire. L’esprit du Marais, lui, a déjà inondé la ville.

Assemblée de défense du Marais