Comme la presse locale s’en fait écho, le parquet envisage de poursuivre l’auteur Claude Chotteau Directeur académique adjoint à l’inspection académique du Calvados pour outrage, dans l’affaire du “bestiaire” de l’Éducation nationale. Une affaire révélée en 2022, par la presse. Ce document élaboré pendant le confinement en avril 2020, compare douze IEN (Inspectrices et inspecteurs de l’Éducation nationale) du département à des chiens. Chaque IEN y fait l’objet d’un commentaire désobligeant associé à une photo de chien ou chienne.

Pendant 2 ans ce document a pu circuler, dans les services et les écoles du Calvados. Tout le monde savait, tout le monde était choqué mais tout le monde s’est tu. Sa divulgation dans la presse en 2022 a crevé l’abcès. Elle a révélé l’ambiance délétère qui régnait dans les services DSDEN du Calvados. Les pressions, les culpabilisations et l’infantilisation avaient terriblement dégradé les conditions de travail de tous les personnels. La FSU avait exigé que l’enquête administrative fasse toute la lumière cette affaire et plus largement sur tous les dysfonctionnements dont elle était le révélateur. Cela n’a pas été le cas. Si des sanctions administratives ont été prises, elles sont jugées par les plaignant·es particulièrement insuffisantes, et démontrent pour le moins que l’institution a eu du mal à sanctionner et a cherché plutôt à étouffer l’affaire.

Encore actuellement, la FSU14 dénonce les modalités de gestion des personnels et a pu alerter à plusieurs reprises des risques et de leurs conséquences sur la santé des agents et sur leur confiance dans l’institution. Aujourd’hui encore à la DSDEN et dans les écoles, combien de collègues ont été ou sont en arrêt pour cause de souffrance au travail ? Combien se sentent abandonné·es par leur employeur ?

Au-delà de l’humiliation des IEN, c’est bien toute la profession qui a été méprisée : de l’ensemble des personnels de la DSDEN aux collègues dans les écoles. Le fait que le parquet envisage de poursuivre pour outrage l’ancien numéro 2 de la DSDEN du Calvados montre qu’il y a une volonté de traiter ce type de comportement avec la rigueur qu’il mérite. Nous ne pouvons que nous en féliciter.