Les résultats de l’extrême droite aux européennes 2024 en France frôlent les 40 %. Dans ce contexte la décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale risque de déboucher sur une prise de pouvoir de l’extrême droite dans notre pays.
L’extrême droite est l’ennemie mortelle des travailleuses et des travailleurs, et la FSU appelle évidemment à se mobiliser pour éloigner ce danger. Mais la lente progression du RN ne vient pas de nulle part, et il nous faut aussi combattre les causes.
Les sept années passées ont continué et amplifié un mouvement de fond de recul des droits sociaux, de mépris des revendications populaires, d’autoritarisme gouvernemental, et de décisions politiques peu respectueuses des aspirations populaires : répression des mouvements sociaux et écologistes, recul des droits des étrangers, utilisation répétée de l’article 49.3 de la constitution, passage en force d’une réforme des retraites extrêmement impopulaire et totalement injuste. La montée de l’extrême droite se nourrit des échecs et des désillusions populaires.
La FSU s’engage au côté des autres organisations syndicales, des associations, du mouvement social, des partis politiques de gauche pour combattre l’extrême droite et ses causes néolibérales. Pour cela, la perspective d’un nouveau Front Populaire peut être un moment politique porteur d’un espoir de changement à condition que ce nouveau Front Populaire se base sur les aspirations populaires : retour à la retraite à 60 ans, alignement des salaires sur l’inflation, retour à une indemnisation décente des périodes de chômage, défense des services publics en premier lieu la santé et l’éducation.
Concrètement, la FSU appelle à rejoindre les diverses manifestations contre l’extrême-droite et pour le progrès social, à porter d’autant plus nos mandats revendicatifs dans nos cercles professionnels pour aider à mettre à l’avant plan du débat public la notion de progrès social et se libérer de la fausse alternative entre la droite conservatrice néolibérale et la droite extrême.
Face au risque de l’extrême droite, la FSU prend ses responsabilités, comme d’autres organisations syndicales, et appelle à soutenir le nouveau front populaire. Il constitue un moyen d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir, mais aussi un moyen de porter des propositions pour bâtir une alternative sociale, féministe et écologiste aux antipodes de ce que porte l’extrême-droite ainsi que les politiques néolibérales qui font son terreau.
Caen, le 11 juin 2024