Vendredi 19 mars un élève du lycée Jules Verne entre dans l’enceinte de son lycée avec une arme cachée dans son sac à dos. Pendant la pause de 10h, cet élève sort de son établissement et fait usage de son arme à 2 reprises dont une fois vers un camarade, avant de rentrer à nouveau dans son lycée avec son arme. Alertée, l’administration convoque aussitôt le lycéen. On peut s’interroger sur la mise en danger de l’A.E.D venu chercher l’élève supposé posséder une arme.

Première erreur de gestion 

Aucun PPMS n’a pas été déclenché.

Deuxième erreur de gestion 

Seule la police sera dépêchée sur place en attendant de retrouver le lycéen en fuite. Aucune cellule d’écoute pour apaiser les lycéens et les personnels. Aucun représentant du Rectorat ou de la DSDEN pour rencontrer les enseignants ni l’équipe de direction. Tout le monde est prié de rentrer chez soi pour le week-end comme s’il ne s’était rien passé.

Troisième erreur de gestion

Prévenus, les enseignants signalent aussitôt un Danger Grave et Imminent avec droit de retrait au Rectorat qui confie le dossier au CHSCT Départemental du Calvados en oubliant de prévenir le secrétaire du CHSCT Académique.

Quatrième erreur de gestion

Alors qu’il était prévu que tous les personnels et toutes les familles soient informées dès que le lycéen en fuite serait retrouvé, il n’en est rien ! Le lycéen est retrouvé vendredi soir vers 19h30 mais personne ne sera mis au courant avant lundi !

L’enquête administrative qui doit se tenir dans les 24h s’est réunit lundi matin à 9h, elle a pris fin à 18h40. Pendant ce temps, à 18h, trois délégués du personnel sont reçus en audience au Rectorat de Caen avec le DASEN. Y sont annoncées les mesures prises par l’administration pour faire cesser le Danger Grave et Imminent parmi lesquelles quelques moyens humains vivement réclamés par les personnels : la présence de l’Equipe Mobile de Sécurité (EMS) du Rectorat + un demi-poste de CPE + 2 demi-postes d’AED.
Mais retournement de situation : le mardi matin les enseignants apprennent ensuite que ces quelques moyens humains ne leur sont alloués que pour 1 mois ! Comment ne pas avoir la désagréable sensation d’avoir été trompé ? Quant à l’Equipe Mobile de Sécurité du Rectorat : 4 personnes lundi, 2 mardi et 1 mercredi et 2 le jeudi.

Pour ce qui est de la DHG (dotation horaire globale) et des effectifs moins élevés, il faudra voir plus tard, prendre rendez-vous avec un autre service !

Enfin, concernant la journée banalisée que les enseignants réclamaient pour préparer un protocole de reprise et d’accueil des élèves, elle leur est refusée !

Face à cette gestion en demi-teinte et devant ce qui s’apparente à du mépris, les enseignants du lycée J. Verne décident de ne pas accueillir les élèves mardi matin, s’estimant toujours en danger. Réponse de l’administration : elle les déclare grévistes !
Alors que l’ensemble des 56 enseignants en colère est sur place depuis le matin 7h30 pour essayer de trouver des solutions pour que ce genre de drame ne se renouvelle pas !

Même si préserver la santé physique et morale de ses personnels constitue une obligation légale, ce n’est décidément pas chose facile ni naturelle pour le Rectorat ni pour la DSDEN !