Le 25 novembre 2022 à CAEN comme partout ailleurs

REFUSONS TOUTES LES VIOLENCES
contre LES FEMMES et LES MINORITÉS DE GENRE

RASSEMBLEMENT à 18h, Bd Mal Leclerc (angle de la rue de Bernières),
suivi d’une MARCHE DE NUIT.

Le Collectif Droits des Femmes 14 (Planning Familial, Solidaires, Ensemble 14, Union locale CGT Hérouville,)
avec la Main Violette, Le collectif Sangsationnel, le Centre LGBT, l’Union départementale CGT 14, Osez le Féminisme, la FSU 14, appelle à un rassemblement contre les Violences sexistes et sexuelles , le 25 novembre à 18h, Boulevard Mal Leclerc à Caen, puis à une marche de nuit.

Il y a 5 ans, des milliers de femmes du monde entier partageaient le #metoo pour dénoncer l’omniprésence des violences sexistes et sexuelles en tous lieux. Démultiplié – #metooanimation, #metootheatre, #metooviolconjugal, etc. – le célèbre hashtag ne cesse de dévoiler de nouveaux aspects des violences sexistes et sexuelles.

En 2018 déjà, 12 % des femmes en France1 déclaraient avoir été victimes de viol. (Sources : https://www.ifop.com/publication/enquete-sur-les-violences-sexuelles/)

Nous savons maintenant que dès son enfance, 10 % de la population a été victime d’inceste. (Enquête Ipsos 2021 https://www.onpe.gouv.fr/ )  1 enfant sur 10. En 2009, 3 % seulement des personnes interrogées parvenaient à le dire.

Nous savons également que les auteurs de violences sexuelles sont connus de la victime dans 88 % des cas1, et que près de la moitié des viols recensés sont des viols conjugaux, perpétrés par un conjoint ou ex-conjoint. Mais nombres d’agressions passent encore sous les radars.

Si les médias font de plus en plus état de féminicides – assassinats de femmes parce qu’elles sont des femmes – des crimes sexistes sont ignorés des statistiques : des personnes transgenres, intersexuées… sont tuées parce qu’elles sont hors de la norme de genre.

Il reste encore à démonter le système de domination qui aboutit à ces assassinats:
violences psychologiques, médicales, économiques, au travail…Violence de genre.

Loin d’y remédier, la politique du pouvoir en place aggrave cet état de fait : il démolit consciencieusement les services publics, ferme des structures hospitalières, sabre les subventions aux associations et les moyens de la justice. Ce sont les personnes les plus pauvres qui en font les frais, et la précarité des femmes, elle, continue d’augmenter.

LES VIOLENCES SEXISTES NE SONT PAS UNE FATALITÉ.

Pour lutter contre cet état de fait , nous savons qu’il faut :

➔ L’éducation à l’égalité dès l’enfance
➔ La prise en compte de la parole des femmes
➔ La fin de la protection de fait et de l’impunité des agresseurs
➔ Le redéveloppement des services publics et la formation des agent·es
➔ L’ouverture de places en hébergement d’urgence
➔ L’accès égal pour tous et toutes aux services de santé
➔ Des titres de séjour pour les femmes et personnes LGBTQI+ étrangères, d’où qu’elles viennent
➔ L’application des lois sur l’égalité salariale
➔ La création de nouveaux droits.

Les violences sexistes, expression la plus dure de la domination qui persiste sur les femmes et les minorités de genre, sont la conséquence d’une organisation sexuée de la société : si, sur le papier, en France tout au moins nous avons les mêmes droits, nous n’avons ni les mêmes statuts ni les mêmes possibilités d’autonomie et d ‘émancipation.

Tout comme ailleurs, les violences sexistes et sexuelles perdurent dans nos organisations et milieux militants, qui restent des lieux d’expression de la domination de genre. Force est de constater que pour l’instant, aucune orga ne semble avoir trouvé LA bonne écoute et réaction… Nous en sommes encore au questionnement.
La prévention ne peut pas tout régler ; et il est des situations où l’on doit protéger et sanctionner. Qui doit gérer? Une cellule d’écoute ? Le « bureau » ? Quelle sanction ? Quel accompagnement ?…Avec au bout du bout ce dilemme : ni autojustice ni justice bourgeoise mais alors quoi ? Les affaires se succèdent et usent les militantes et militants. Pourtant, un premier pas est fait, et, enfin ! les violences commencent à être visibilisées, alors gageons que nos organisations militantes s’en trouveront grandies et plus fortes.

« Les violences sexuelles utilisées comme arme de guerre sont présentes dans les conflits depuis toujours, aussi silencieuses que leurs victimes semblent invisibles. Souvent regroupées sous l’appellation de « viol de guerre », les violences sexuelles dans les conflits sont une stratégie militaire ou politique à part entière. Elles sont définies et décidées en haut lieu au même titre qu’est décrété le bombardement d’un village, l’extermination d’un peuple, le gazage d’une communauté. Si le viol dans la guerre a toujours existé, le viol comme outil de guerre est lui, devenu endémique et quasi systématique dans les conflits contemporains. Le viol devient alors un outil utilisé pour humilier, détruire et prendre le pouvoir, employé en priorité contre les femmes (RDC, Kenya, Bosnie, Rwanda) mais aussi contre les hommes (Libye, Ouganda) et les enfants (Syrie, RDC). » (Source : site WwoW: https://www.notaweaponofwar.org)

En ce 25 novembre nous voulons exprimer notre solidarité avec les personnes qui subissent le sexisme dans le monde entier. Dans certains pays, les féminicides sont institutionnalisés : les femmes sont pendues, battues à mort, torturées ou violées par les « forces de l’ordre » . Le patriarcat est alors brandi comme un élément d’identité culturelle au prétexte de lutter contre l’impérialisme et la domination occidentale. Nous saluons la colère et le courage des féministes d’Iran, d’Afghanistan, du Rojava, du Kénya… A notre niveau, nous défendons une société anticapitaliste et anti-impérialiste.
L’extrême-droite est notre ennemie mortelle. Partout dans le monde, lorsqu’ elle est au pouvoir, les droits des femmes, des minorités de genre sont attaqués au nom d’une vision traditionnelle de la famille : le droit à l’avortement empêché, l’homosexualité interdite, les violences conjugales dépénalisées…Quant au « post-fascisme », s’il met en avant des femmes comme Georgia Méloni, il garde tout du fascisme. Le pinkwashing de l’extrême-droite va plus loin puisqu’il instrumentalise le féminisme pour servir des discours racistes et xénophobes.
Nous refusons haut et fort que les personnes musulmanes, étrangères, ou supposées telles, soient visées spécifiquement dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Luttons plutôt contre le capitalisme et le patriarcat.