Depuis quelques semaines, l’annonce du changement de siège de l’éventuel futur CROUS de Normandie a suscité un émoi important parmi les élus locaux et les parlementaires. Le 5 octobre, le ministre de l’enseignement supérieur avait annoncé que le siège du CROUS fusionné serait à Caen. Depuis cette date, des élus locaux de Rouen se sont mobilisés pour renverser la situation et faire revenir la décision. Le Premier ministre a arbitré dans le sens d’un retour à Rouen du siège le 11 décembre. Des élus et parlementaires de Caen se sont alors remobilisés pour maintenir le siège dans la ville.
Les élus locaux de Caen et de Rouen développent des arguments de circonstances peu convaincants pour tenter de garder le siège du CROUS. Mais le plus important est que cette mobilisation d’élus des deux villes illustre la réalité économique de déséquilibre du territoire normand. Il s’agit en réalité d’une guerre sourde à laquelle se livre chacune des villes pour espérer un jour avoir le leadership dans l’avenir. Pour ces élus, il s’agit de capter un maximum de services, de sièges d’organismes, pour assurer une attractivité ultérieure, sans véritable vision politique à l’échelle régionale. Cette concurrence entre pôles urbains est une conséquence directe du renforcement de la territorialisation des politiques publiques.
Dans la guerre du leadership auxquelles se livrent les villes, les personnels ne sauraient être les grands oubliés. La FSU, avec ses syndicats, rappelle son opposition à la fusion des CROUS de Caen et de Rouen. Elle ne connaît toujours pas les avantages qui seraient offerts aux étudiants une fois la fusion faite.
Par contre, quel que soit le lieu d’implantation du siège et l’organigramme des services, il y aura des services en bi-sites ou peut-être des services entièrement fermés. D’autres services de l’Etat sont déjà passés par la réforme territoriale et les mêmes dispositions entraînent les mêmes conséquences : personnel d’encadrement sur la route en permanence, absence de cohésion d’équipe quand ce n’est pas une opposition entre les équipes antérieures, sentiment d’isolement des sites éloignés, fatigue, usure, démotivation, communication interne plus difficile, visibilité de l’administration plus difficile pour les usagers…
La FSU apporte son soutien aux personnels en lutte, appelle à l’unité des personnels ouvriers et administratifs et demande l’arrêt du processus de fusion.