COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA FSU14

A quelques jours de la reprise, les seules infos disponibles proviennent des médias. Une nouvelle fois, triste répétition, c’est en quelques heures que les établissements scolaires vont devoir s’adapter à de nouvelles règles alors que cela aurait dû être anticipé. Pour la FSU, il eût été avisé de repousser la rentrée du 2 novembre d’une journée pour permettre de travailler dans l’urgence à un minimum de préparation et d’adaptation.

La fonction publique est en première ligne et apparaît donc indispensable au fonctionnement de notre société. C’est pourtant cette même fonction publique dont la casse est actuellement en marche. Durant la pandémie des lits d’hôpitaux ont continué et continuent toujours d’être fermés. Dans l’Éducation nationale, aucun recrutement massif d’enseignant.e.s n’a été prévu, ni d’ailleurs aucune amélioration du bâti scolaire, où les installations sanitaires sont toujours insuffisantes et trop souvent mal équipées.

Soucieux de la continuité du service public d’éducation, essentiel aux élèves, particulièrement les plus fragiles, la FSU n’a cessé d’alerter et de proposer.

Dès le mois de juin, la FSU a alerté sur la nécessité de préparer une rentrée exceptionnelle. Il fallait sécuriser, protéger et prévenir une deuxième vague. Au mépris de ces considérations et des recommandations de bon nombre de scientifiques, le Ministre a fait le choix d’alléger le protocole sanitaire pour la rentrée et de marteler une rentrée normale à longueur d’interviews, or cela a favorisé la circulation du virus dans les écoles, collèges, lycées. Le Ministre porte une lourde responsabilité dans la dégradation de la situation actuelle. En octobre, les indicateurs montraient une plus grande circulation du virus dans les établissements scolaires, la FSU a exigé un renforcement du protocole sanitaire, balayé d’un revers de la main par le ministre. Les personnels ont beaucoup donné depuis le déconfinement, ont tenu à bout de bras le service public d’Éducation, seuls, avec des masques suspects, des informations contradictoires et l’absence de transparence sur les cas de contamination, maintenant cela suffit !

Aujourd’hui alors que, selon les propres mots du président de la République, la deuxième vague de l’épidémie s’annonce pire que la première, l’incurie du gouvernement est insupportable. Comment prétendre que l’on peut appliquer la distanciation physique dans des classes chargées, comment éviter le brassage dans les cantines, internats et transports si tous les élèves sont présents en même temps dans les écoles, les collèges et lycées ? Quelles dispositions pour protéger les personnels vulnérables ? Qu’a-t-on fait pour équiper élèves et personnels en matériel informatique ?

La FSU14 rappelle ses exigences pour une rentrée sécurisée : passage d’un fonctionnement en classe entière à un fonctionnement par exemple en demi-groupes, recrutements de personnels, d’AED mais aussi d’agents territoriaux (pour assurer un nettoyage et une désinfection des salles), réorganisation de la demi-pension pour limiter le brassage des élèves, nouvelles modalités d’aération des salles, distribution du matériel de base (points d’eau, gel, masques gratuits …), harmonisation des protocoles afin de réguler le brassage des élèves dans les établissements et lors des déplacements collectifs (cantines, bus, périscolaire).

Des mesures doivent aussi être prises sur le plan pédagogique parmi lesquelles l’aménagement des programmes et un nouveau calendrier du bac (report des EC1 et des épreuves de spécialité en juin). Le jour de carence doit être suspendu immédiatement : il est inacceptable que les personnels payent le prix d’une maladie à laquelle leur employeur les expose délibérément !

Notre DASEN, notre Rectrice, notre Ministre sont tenus par la loi d’assurer la protection des agents travaillant sous leur autorité. Des dispositions doivent être mises en place dès la rentrée. Si cela n’était pas le cas, la FSU et les ses syndicats appelleront les personnels à se saisir de tous les moyens d’action pour faire valoir leurs droits et assurer leur sécurité. Le gouvernement doit cesser de jouer avec la santé des personnels, des élèves et de leurs familles.

Loin des hommages aux enseignants et des tremolos de la semaine dernière, le gouvernement renoue donc avec son mépris à l’égard des professeurs et des agents publics. Mépris pour leurs conditions de travail, mépris pour leur santé, mépris pour l’école en général qu’on vide peu à peu de son sens.