Madame la Rectrice,

La rentrée s’effectuera dans 4 jours dans des conditions inédites et non préparées malgré les alertes et les
propositions faites par la FSU. Tout est fait tant au plan national qu’académique pour que cela ne se passe pas
dans des conditions optimales.
Les élèves ont besoin de reprendre en présentiel et de retrouver leurs professeur.es.  Mais cela doit se faire dans
des conditions sanitaires sécurisées et des conditions pédagogiques adaptées permettant la réussite de toutes et
de tous. Malheureusement rien n’a changé, les classes comporteront à la rentrée près de 30 élèves en primaire et
collège, 36 en lycée comment peut-on envisager une rentrée sereine ?
Il aurait également été nécessaire d’avoir du temps pour poser un cadre de rentrée apaisant pour les enseignants,
les élèves et les parents d’élèves et il aurait été possible de réfléchir en amont à la préparation d’une rentrée plus
sereine. Au contraire, tout se fait une nouvelle fois dans la précipitation et les injonctions contradictoires, et la
journée de pré-rentrée sera insuffisante pour que les équipes préparent correctement l’accueil des élèves,
mettant dès la rentrée les personnels face à un fort stress et face à une surcharge de travail considérable avec la
nécessité de s’approprier le plan de continuité pédagogique à la hâte.

La publication de la circulaire de rentrée le 10 juillet n’a évidemment pas permis aux équipes de s’en emparer. La
publication d’un nouveau protocole sanitaire en catimini fin juillet où on s’est bien gardé à tous les niveaux d’en
faire une dithyrambique communication. Il est vrai que celui ci est vidé de tout contenu son seul objectif étant de
pouvoir renouer avec le monde d’avant en entassant les élèves et les personnels dans les classes.
Le rectorat et les DSDEN normandes ne sont pas en reste. Un exemple le DASEN 76 qui effectue ses ajustements
de structures dans les écoles le 03 juillet à 17h et en collège le lundi 06 juillet rendant impossible tout dialogue et
consultation des personnels pour organiser correctement la rentrée. De plus, faute d’avoir écouté notamment la
FSU, qui dès janvier avait alerté sur de nombreuses situations d’établissements où le seuil d’ouverture serait
largement dépassé en juin.
Des divisions supplémentaires ont été accordées à certains mais sans les doter des 29h réglementaires, pire
d’autres n’ont rien eu si ce n’est quelques heures supplémentaires et vont devoir effectuer la rentrée avec plus de
30 élèves en collège.
Tout cela dans un contexte de reprise épidémique, ce qui ne peut qu’inquiéter la FSU. Les classes bondées et
l’absence d’un protocole sanitaire adapté sont source d’inquiétude pour les personnels.

L’Italie crée 50000 postes pour alléger les effectifs des classes et investit dans 2 millions de tables individuelles.
L’Allemagne renfonce son protocole sanitaire. La Grande Bretagne augmente les salaires de ses professeurs de
3,1 %.
En France, le ministre ne trouve que le temps d »augmenter tous les hauts cadres de l’éducation nationale
(recteur, DASEN, Secrétaire généraux, chefs de service du ministère) alors que les salaires des enseignants français
continuent de baisser et de les laisser dans les derniers au niveau des pays de l’OCDE. Quel mépris pour la
profession !

Nous vous avons interrogé sur différents sujets (masque, personnel vulnérable, protocole sanitaire,
formations des personnels, …). Nous attendons des réponses claires et précises au cours de ce CHSCT A.
Mais plus encore, nous voudrions, Mme la Rectrice, que toutes vos réponses et décisions prises dans notre
instance soit rigoureusement et strictement communiquées et appliquées sur le terrain. Il serait bon qu’un
relevé de vos décisions soit immédiatement transmis aux écoles et établissements.
Nous ne pouvons attendre 6 mois qu’un PV sorte pour communiquer auprès des personnels. Nous tenons
par la même à rappeler que les PV doivent être produits et communiqué sous un mois et les réponses aux
avis sous 2 mois. Vous avez juste 6 mois de retard.

La FSU souligne votre présence en tant que présidente de la majorité des CHSCT A depuis votre nomination
ce qui nous a changé de l’ignorance dont avait fait part vos prédécesseurs pour cette instance, mais nous
attendons bien plus dans un contexte anxiogène et incertain concernant la protection de la santé morale et
physique des personnels dont vous avez la charge.

La FSU attend que la prévention des risques soit véritablement une des priorités de vos politiques sur tout
le territoire académique afin de permettre à l’ensemble des personnels de travailler sereinement dans des
conditions sécurisées, apaisées et d’améliorer leurs conditions de travail.

Nous vous demandons, tant que la crise du COVID 19 persiste, de réunir tous les 15 jours le CHSCT A afin de
suivre au plus près les problématiques rencontrées par les personnels sur le terrain et leur apporter des
solutions concrètes.

Par ailleurs la FSU réitère son rejet de la loi de transformation de la Fonction Publique qui détruit les acquis
des personnels et met à mal le paritarisme pourtant source de justice sociale. Les passe-droits et la bonté
du prince ne peuvent pas devenir le moyen de gestion des personnel de l’Education Nationale. La FSU sera
dans l’action pour demander de nouveau le retrait de cette loi inique qui dégrade les conditions de travail
de l’ensemble des personnels.